Lorsqu’un projet débute officiellement, c’est souvent, pour ses promoteurs, l’aboutissement d’un long travail de maturation. Dans notre cas, les prémices de Chanter les motets de Philippe de Vitry peuvent être retracées sur une quinzaine d’années :

  • 2004-2006 : “Interprétation de la musique polyphonique entre Ars antiqua et Ars Nova. Ce projet, mené dans le cadre de la Haute école de musique de Genève, visait à plonger les chanteurs dans des conditions d’exécution proches de celles du Moyen Âge (usage de parties séparées en notation mensurale noire, application, au vol et à l’oreille, des règles de solmisation et de contrepoint, déclamation à l’ancienne des textes). Publication : David Chappuis, L’art du contrepoint dans la musique de l’Ars nova : un exemple dans l’œuvre de Philippe de Vitry, dans Jean-Pierre Deleuze et Sébastien van Bellegem, Les écritures musicales : recherche et enseignement basés sur les pratiques compositionnelles, Liège, Mardaga, 2007, pp. 35-52).

  • 2006-2008 : le travail sur plusieurs motets de Philippe de Vitry s’étant révélé particulièrement fécond, poursuite de la démarche avec quelques chanteurs, puis conception et préparation d’un spectacle, Ta voix, Philippe, visant à intégrer la musique de Philippe dans un format adapté au public d’aujourd’hui.

  • 2008-2010 : tournée de Ta voix, Philippe. Publication : Olivier Bettens, Mots, temps, rimes et motets, dans Élisabeth Gaucher-Rémond, Le Moyen Âge en musique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, pp. 23-56.

  • 2010-2016 : réflexions préliminaires visant à lancer un projet de recherche dit « de grande envergure » entièrement consacré aux motets de Philippe de Vitry. Multiples démarches et tentatives en vue d’obtenir des reproductions de bonne qualité du manuscrit d’Ivrea. Reprise de Ta voix, Philippe en version anglaise.

  • 2016-2017 : réflexions sur une future édition, impliquant une révision de toutes les sources et un encodage informatique des motets, à visée documentaire et statistique. Premières spécifications d’un format d’encodage qui, ultérieurement, sera baptisé le code minimÆ. Mise en fonction (octobre 2017) d’un premier éditeur musical en ligne, visant à contrôler la cohérence et le contenu des fichiers encodés, tout en produisant une partition lisible par l’humain.

  • 2018 : Dépôt du projet, qui est accepté officiellement en juillet 2018 !