Épistémuse 2019
Le projet IRN (International Research Network) épistémuse a pour ambition de fonder “le premier réseau international de chercheurs et chercheuses travaillant sur l’histoire, l’historiographie et l’épistémologie de la musicologie, envisagée dans son acception la plus large, telle qu’elle est et fut pratiquée dans l’espace francophone”.
Les 5 et 6 décembre 2019, Épistémuse organisait sa quatrième rencontre internationale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Cette session était consacrée à l’expérience musicale en tant qu’objet de recherche, entre musicologie et interprétation.
Avignon : Concert au Grand Tinel
L’ars canendi est au cœur du projet Vitry : de notre point de vue, il serait parfaitement vain d’étudier à la loupe des manuscrits musicaux, de les transcrire, d’en proposer des éditions, de chercher à comprendre comment les pièces sont composées, d’en traduire les textes littéraires si le but ultime de l’opération n’était pas de faire éprouver cette musique à des chanteurs, et, plus largement, de la faire entendre.
For a non-mimetic fidelity
The transcription of a medieval manuscript is inconceivable without a certain “fidelity”… Certainly, but fidelity to what? Should a “faithful” transcriber today be obliged to reproduce in every detail the spatial arrangement of the source he is working on? Once considered, such a program now seems problematic.
Our transcriptions are computer files in text form that need to be writable by humans and readable by machines. If we wanted to mimic the two-dimensional space of the folio as accurately as possible, we would have to overload its transcription with a myriad of annotations about the specific shape of the graphic elements, their size, their spacing, their absolute or relative position, and so on.
Pour une fidélité non mimétique
La transcription d’un manuscrit médiéval ne se conçoit pas sans le souci d’une certaine « fidélité »… Certes, mais fidélité à quoi ? Un transcripteur « fidèle » devrait-il aujourd’hui s’astreindre à reproduire dans ses moindres détails l’agencement spatial de la source sur laquelle il travaille ? Un temps envisagé, un tel programme nous paraît à présent problématique.
Nos transcriptions sont des fichiers informatiques qui ont la forme d’un texte, celui-ci devant être à la fois scriptible par l’humain et lisible par la machine.
Chanter l’ars nova à Royaumont
Du 13 au 18 juillet 2020, une dizaine de jeunes musiciens aborderont des œuvres emblématiques de l’Ars nova française (début du XIVe siècle), sous la conduite de David Chappuis et Olivier Bettens. L’enjeu de cette formation est d’initier les chanteurs aux disciplines de la “science du chant” (solmisation, contrepoint, notation, ornementation), en les faisant bénéficier de l’état actuel de la recherche, afin de les mettre au service d’une interprétation historiquement informée.