Le Réseau Européen de Musique Ancienne à Royaumont
Du 6 au 8 décembre 2019, la Fondation Royaumont a accueilli le REMA (Réseau Européen de Musique Ancienne) pour une rencontre de ses membres, avec conférences, tables rondes et présentations. C’était l’occasion pour la Fondation Royaumont de présenter son projet de création d’un réseau européen dédié à la musique médiévale. Partenaire principal du projet Vitry, la Fondation Royaumont a souhaité que nous présentions notre projet aux membres du REMA, Chanter les motets de Philippe de Vitry faisant en quelque sorte office de projet pilote pour le futur réseau.
Épistémuse 2019
Le projet IRN (International Research Network) épistémuse a pour ambition de fonder “le premier réseau international de chercheurs et chercheuses travaillant sur l’histoire, l’historiographie et l’épistémologie de la musicologie, envisagée dans son acception la plus large, telle qu’elle est et fut pratiquée dans l’espace francophone”.
Les 5 et 6 décembre 2019, Épistémuse organisait sa quatrième rencontre internationale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Cette session était consacrée à l’expérience musicale en tant qu’objet de recherche, entre musicologie et interprétation.
Avignon : Concert au Grand Tinel
L’ars canendi est au cœur du projet Vitry : de notre point de vue, il serait parfaitement vain d’étudier à la loupe des manuscrits musicaux, de les transcrire, d’en proposer des éditions, de chercher à comprendre comment les pièces sont composées, d’en traduire les textes littéraires si le but ultime de l’opération n’était pas de faire éprouver cette musique à des chanteurs, et, plus largement, de la faire entendre.
For a non-mimetic fidelity
The transcription of a medieval manuscript is inconceivable without a certain “fidelity”… Certainly, but fidelity to what? Should a “faithful” transcriber today be obliged to reproduce in every detail the spatial arrangement of the source he is working on? Once considered, such a program now seems problematic.
Our transcriptions are computer files in text form that need to be writable by humans and readable by machines. If we wanted to mimic the two-dimensional space of the folio as accurately as possible, we would have to overload its transcription with a myriad of annotations about the specific shape of the graphic elements, their size, their spacing, their absolute or relative position, and so on.
Pour une fidélité non mimétique
La transcription d’un manuscrit médiéval ne se conçoit pas sans le souci d’une certaine « fidélité »… Certes, mais fidélité à quoi ? Un transcripteur « fidèle » devrait-il aujourd’hui s’astreindre à reproduire dans ses moindres détails l’agencement spatial de la source sur laquelle il travaille ? Un temps envisagé, un tel programme nous paraît à présent problématique.
Nos transcriptions sont des fichiers informatiques qui ont la forme d’un texte, celui-ci devant être à la fois scriptible par l’humain et lisible par la machine.
Chanter l’ars nova à Royaumont
Du 13 au 18 juillet 2020, une dizaine de jeunes musiciens aborderont des œuvres emblématiques de l’Ars nova française (début du XIVe siècle), sous la conduite de David Chappuis et Olivier Bettens. L’enjeu de cette formation est d’initier les chanteurs aux disciplines de la “science du chant” (solmisation, contrepoint, notation, ornementation), en les faisant bénéficier de l’état actuel de la recherche, afin de les mettre au service d’une interprétation historiquement informée.
Pourquoi un code de saisie ?
Lorsqu’on a pour ambition l’encodage informatique de données musicales, la première idée qui vient à l’esprit est d’utiliser l’un des logiciels d’édition musicale qui se sont répandus ces dernières années, et que musiciens et musicologues ont, au prix de louables efforts, appris à manier. C’est là que les problèmes commencent… Entre les adeptes de « Da capo© », les fanatiques de « Grieg® » et les inconditionnels de « Ionico™ » ou de tout autre éditeur wysiwyg, la guerre de religion est programmée.
Why an input code?
If you have the ambition to encode musical data, the first idea that comes to mind is to use one of the software packages that have become widely available in recent years. However, a project team that manages to choose between these competing products would still be at the beginning of its problems: while it is true that these software programs have acquired some credentials in the art of harmoniously arranging graphical objects in a two-dimensional space, they remain largely ineffective in the art of collecting data.
Qu’est-ce qu’une édition diplomatique ?
Dans un projet comme le nôtre, la méthode se construit peu à peu, au fur et à mesure des questions et débats que suscite son avancement. Dès le départ, il était clair pour nous que nous voulions, pour chaque motet de notre corpus, éditer séparément la totalité des sources existantes, mais nos idées restaient un peu floues quant à la nature exacte de ces transcriptions. Assez rapidement s’est imposée l’idée qu’il fallait être « diplomatique », mais, proclamé ainsi, le terme même prêtait encore à confusion.
What is a diplomatic edition?
In a project like ours, the method is built step by step, as questions and debates arise during the course of the project. From the outset, it was clear that we wanted to separately edit all existing sources for each motet in our corpus, but our ideas about the exact nature of these transcriptions remained somewhat vague. It soon became clear that we needed to be “diplomatic”, but the term itself was still confusing.